Nicole LE PEIH

Inter-Jam Bretagne


Ce samedi, les Jeunes Avec Macron de Bretagne avaient rendez-vous avec leur InterJam à Rennes. J'ai longuement pu discuter avec ces jeunes sur diverses questions, dont l'Europe et l'écologie.

Depuis plus d’un an, je me suis engagée résolument sur les questions environnementales et écologiques, en étant nommée rapporteure d’une Mission d’information sur la diplomatie climatique au sein de la Commission des affaires étrangères.

Je m’attache avec ce travail passionnant à rédiger un rapport qui soit le plus honnête possible sur l’état de la situation et qui propose des recommandations concrètes mais surtout qui ne soit pas « un rapport de plus sur les étagères ».

Avec un collègue député LR, qui est co-rapporteur, nous menons de nombreuses auditions de scientifiques et de responsables publics : des chercheurs comme le climatologue Jean Jouzel, des institutions comme par exemple la Convention-Cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC).

Nous avons pour objectif de dresser un état des lieux de la mise en œuvre de des accords internationaux pour ensuite en interroger l’efficacité. Nous nous sommes également rendus à Washington pour rencontrer les acteurs concernés par l’Accord de Paris : représentants du gouvernement américain, des états, des villes et des institutions américaines telle que la NASA.

Ce travail entamé il y a 1 an nous permettra de publier un rapport d’information qui sera présenté le 28 novembre.

La COP 24, qui se tiendra du 3 au 14 décembre à Katowice en Pologne, à laquelle j’espère pouvoir me rendre avec la délégation française, sera un moment clé pour la mise en œuvre de l'accord de Paris. Les Etats se sont engagés à revoir à la hausse leurs objectifs établis en 2015. Actuellement, les engagements nationaux sont trop faibles et, s'ils sont respectés, ils nous mèneraient à une augmentation de 3,7°C à 4°C pour 2100.

J’ai l’intention de continuer à travailler sur ce sujet au sein de la commission des affaires étrangères.

Il y a notamment la question du financement des politiques environnementales internationales qui est fondamentale et qui reste encore « un grand chantier ».

Car à l’échelle mondiale, les financements climat sont encore très loin de ce qui est nécessaire pour pallier la crise actuelle.

En 2009, lors de la conférence de l’ONU à Copenhague, les pays développés se sont engagés à mobiliser chaque année, à partir de 2020, 100 milliards de dollars par an pour aider les pays en développement à faire face au dérèglement mondial. Mais malgré cette promesse, les Etats n’ont pas versé l’intégralité des sommes promises.

Ainsi, le « Fonds vert » créé en 2010, a d’abord accueilli 10 milliards de dollars qui sont, aujourd’hui, quasiment épuisés. Or, c’est grâce à ce dispositif que de nombreux projets ont pu voir le jour et être financés, notamment dans les pays en développement.

L’accord de Paris, scellé en décembre 2015 lors de la COP21, prévoit de contenir l’élévation de la température moyenne de la planète « nettement en dessous de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels ».

A la demande des pays les plus vulnérables, comme les nations insulaires menacées de submersion par la montée des océans, a été ajoutée la nécessité de poursuivre « l’action menée pour limiter l’élévation de la température à 1,5 °C ».

Les Etats ont alors commandé au GIEC un rapport spécial sur « les impacts d’un réchauffement global de 1,5 °C et les trajectoires d’émissions mondiales de gaz à effet de serre associées ».

Ce rapport qui a été dévoilé lundi entretient l'espoir qu'il reste encore une chance de limiter le réchauffement planétaire à 1,5 °C par rapport à la période préindustrielle.

Il précise que des transformations « sans précédent » seraient nécessaires dans tous les domaines, production d’énergie, industrie, transports, urbanisme, utilisation des terres…

Mais la priorité est de réduire drastiquement la consommation d’énergies fossiles – à commencer par le charbon – qui sont responsables de près de 90 % des émissions mondiales de CO₂.

Et là aussi, comme pour les financements, on observe un décalage problématique entre les ambitions affichées et la réalité des politiques publiques mises en place.

Lorsque nous l’avons auditionné à l’Assemblée nationale, Jean Jouzel, a été très clair : "Pas besoin de faire de catastrophisme : la situation est catastrophique."

Je m’emploie donc à convaincre de l’urgence climatique et je constate que cela évolue.

Ce travail que je mène depuis un an a conforté ma conviction de la nécessité à s’engager dans une réelle transition écologique.

Et il m’a particulièrement sensibilisée au fait que la transition écologique doit se faire à 2 niveaux : par le haut (diplomatie et négociations internationales, politiques publiques ambitieuses) et par le bas (mobilisation individuelle et collective localement).

Le Président est déterminé à engager notre pays dans la transition écologique et les parlementaires se mobilisent de plus en plus sur ce sujet.

Depuis plus d’un an, le Gouvernement transforme le modèle français, en faisant de la transition écologique une véritable priorité de son action.

Voici quelques exemples de ce que nous avons entrepris :

  • La loi Interdiction de l’exploration des hydrocarbures : La France est le premier pays au monde à avoir interdit tout nouveau permis d’exploration de gaz et de pétrole sur son territoire.
  • Des aides pour les ménages : Prime à la conversion de 1000 à 2000 €, pour les propriétaires de véhicules trop anciens, donc trop polluants, qui changent de véhicule ; 150€ (en moyenne) de chèque énergie pour lutter contre la précarité énergétique (et en 2019, son montant sera revalorisé de 50 € ; une aide jusqu’à 3 000€ pour remplacer les chaudières au fioul par une chaudière utilisant les énergies renouvelables.
  • Fiscalité écologique : La taxe carbone va augmenter progressivement. Cette fiscalité écologique qui permet de lutter contre le réchauffement climatique et de réduire la pollution aux particules fines (la pollution de l’air cause de l’ordre de 50 000 décès prématurés en France chaque année).
  • Plan biodiversité qui mobilisera 600 Millions d’euros de plus sur 4 ans, pour déployer 90 mesures, parmi lesquelles :
    • Interdiction de 12 produits plastiques à usage unique
    • Objectif de « zéro artificialisation nette » des sols
    • 150M€ pour rémunérer les agriculteurs pour des actions de protection de la biodiversité.
  • La feuille de route pour l’économie circulaire : 50 mesures pour réduire de moitié les déchets mis en décharge et tendre vers 100% de plastique recyclé d’ici 2025.

La Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) qui sera présentée à l’automne :

Outil de pilotage de la politique énergétique, la PPE exprime les orientations et les priorités d’actions pour la gestion de l’ensemble des formes d’énergie, pour atteindre les objectifs de la loi de transition écologique pour la croissance verte (votée en 2015) et ramener à 50 % la part du nucléaire aussi rapidement que possible.

Et j’ajoute que le projet de budget 2019 prévoit une augmentation d'un milliard d'euros pour la transition écologique, notamment dans les transports.

Mais je vous le disais, une mobilisation individuelle et dans les territoires est aussi indispensable pour que cette transition réussisse.

C’est pourquoi, j’ai entrepris de mobiliser ma circonscription autour d’un projet de Contrat de Transition Ecologique.

Ces contrats sont des outils au service des collectivités locales et des entreprises pour engager la mutation des territoires autour de projets durables et concrets.

La méthode des contrats de transition écologique : « 3 mois de négociations, 3 ans d’engagements, 30 ans de dynamique »

Petits pas par petits pas, nous atteindrons nos objectifs.

C’est un bouleversement profond de nos comportements collectifs que nous devons engager et c’est par une démarche incitative et d’accompagnement des pouvoirs publics que nous ferons évoluer notre politique environnementale.

La situation est alarmante, c’est une évidence, mais voyons-la comme un défi. Engager la transition énergétique c’est redéfinir notre société, c’est voir se développer des innovations et émerger de nouveaux emplois.


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