Chères lectrices, chers lecteurs,
Nous, Bretons, connaissons mieux que personne la quintessence de la diversité des paysages français, l’étendue de notre biodiversité, la richesse de notre terroir et de son alimentation et l’importance de la nature pour notre qualité de vie.
Pourtant, la transformation de nos modes de vie s’est accélérée ces dernières années, prenant place à l’omniprésence du monde virtuel et de la vie numérique. Les expériences de la nature, les interactions avec le vivant, le contact avec la terre tout simplement, se sont considérablement réduits, principalement chez les plus jeunes.
Imaginons un seul instant le quotidien d’un jeune écolier, vivant dans sa résidence entourée de moquette et de parquet, prenant les transports scolaires modelés de plastique et de lino pour se rendre à l’école. Sur place, il est installé sur une chaise en bois, dans une salle de classe revêtue de parquet. Enfin, dehors, ses seuls moments de jeu se limitent à une cour de récréation bitumée.
Une journée entière s’écoule, sans qu’il ne puisse profiter du moindre espace vert, sans qu’il ne puisse toucher du regard le moindre brin d’herbe. Ses déplacements se multiplient, il circule d’un endroit à un autre, mais reste privé de connexion avec la nature, pourtant si précieuse pour son développement personnel. Ce quotidien, c’est celui de nombreux jeunes dans notre société.
L’un des axes du projet de loi d’orientation pour la souveraineté en matière agricole et le renouvellement des générations en agriculture a été adopté en commission des affaires économiques. J’ai la responsabilité d’en être l’une des quatre rapporteurs.
Cette loi prévoit justement de confier à l’État et aux collectivités territoriales volontaires la conception d’un programme national d’orientation et de découverte des métiers liés à l’agriculture. À l’attention de l’ensemble des élèves des écoles élémentaires, ce programme prévoit des actions de découverte et de sensibilisation des métiers du vivant, et notamment des enjeux agricoles contemporains. Des stages de découvertes proposés à tous les élèves de collèges font également partie de la rédaction du projet de loi.
Faisant de l’émancipation de notre jeunesse, une priorité de son action depuis 2017, le président de la République entend aussi par ce texte, permettre aux jeunes de se réapproprier le simple usage de la terre et de ses bienfaits. Et c’est précisément ce que nous amorçons en consacrant le caractère d’intérêt général majeur de la souveraineté alimentaire.
Nicole LE PEIH
Votre députée
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