Abandonner notre agriculture, c’est abandonner les Françaises et les Français – et cela, je ne l’accepterai jamais.
Chères lectrices, chers lecteurs,
À l’heure où notre agriculture traverse une crise profonde, marquée par un malaise croissant chez celles et ceux qui nous nourrissent, il est de notre devoir – en tant que parlementaires mais aussi en tant que citoyens – de répondre à leur appel avec responsabilité, réalisme et respect.
C’est dans cet esprit que je soutiens la proposition de loi visant à lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur. Ce texte n’a pas pour objectif de détricoter notre droit de l’environnement, mais d’y introduire davantage de clarté, de proportionnalité et de cohérence.
Les agriculteurs ne demandent pas moins de règles : ils demandent des règles compréhensibles, stables et applicables, comme tous les citoyens d’ailleurs. Aujourd’hui, leur quotidien est trop souvent rythmé par une accumulation de normes, des injonctions contradictoires et des délais d’instruction interminables. La simplification des procédures administratives, la clarification des distances de traitement ou encore un encadrement plus lisible de l’usage de l’eau sont des avancées concrètes pour leur redonner de l’air.
Cette proposition de loi n’oppose pas agriculture et écologie – il serait absurde de le faire, tant les deux sont interdépendants. Elle cherche au contraire à réconcilier les exigences environnementales avec les réalités du terrain, en écoutant les agriculteurs, en reconnaissant leur expertise, et en valorisant leur rôle fondamental dans notre souveraineté alimentaire.
Certains détracteurs de ce texte agitent des peurs, diffusent des contre-vérités, et surtout, ne proposent aucune solution sérieuse pour sauver notre agriculture ou garantir notre souveraineté alimentaire. C’est irresponsable et dangereux pour la France.
On entend même dire que ce texte serait une menace pour les pollinisateurs. Croyez-vous sincèrement que les agriculteurs souhaitent leur disparition ? Sans pollinisateurs, il n’y aura plus d’agriculture.
Prenons un exemple : l’une des dispositions controversées prévoit, à titre exceptionnel et temporaire, de permettre par décret l’utilisation de l’acétamipride – un néonicotinoïde autorisé au niveau européen – pour certaines filières aujourd’hui dans l’impasse, comme celle de la noisette. Quelle est l’alternative ? Laisser disparaître des filières françaises entières, tout en continuant à importer des produits d’autres pays, bien moins exigeants sur le plan sanitaire ou environnemental ?
Je le dis ouvertement : je préfère une noisette française à une noisette issue d’un pays hors zone européenne.
Cette incohérence est suicidaire. Elle affaiblit notre modèle agricole, met en péril notre souveraineté alimentaire et donc la France. Il est grand temps d’y mettre un terme.
Pensez-vous que si nos agriculteurs arrêtent de produire, nous arrêterons de manger ? Non, nous importerons !
Et si notre agriculture venait à disparaître ? Ce n’est pas une fiction. C’est ce qui risque d’arriver si nous restons passifs – et une nation dépendante est une nation considérablement affaiblie.
Mais au-delà de l’urgence, c’est une vision de société qui est en jeu. Les choix politiques que nous faisons aujourd’hui détermineront la qualité, l’origine et la diversité de notre alimentation demain. Défendre notre agriculture, c’est aussi protéger un patrimoine vivant : nos savoir-faire, nos terroirs, notre identité gastronomique. C’est faire le pari d’une agriculture française forte, plurielle, et profondément ancrée dans nos territoires.
Je resterai vigilante pour que cette réforme ne devienne ni un recul environnemental, ni un simple affichage politique. Le travail parlementaire se poursuit en commission mixte paritaire, et je continuerai à défendre un équilibre juste entre efficacité réglementaire, protection de nos ressources naturelles et dignité du métier d’agriculteur.
Avec détermination et engagement, sauvons notre agriculture et notre souveraineté alimentaire.
Nicole LE PEIH
Votre députée
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